Bien qu’on soutienne de plus en plus l’éducation à la petite enfance, les investissements et l’accessibilité demeurent inégaux. Les dépenses associées à un élève à plein temps dans le secteur public sont relativement comparables à travers tout le Canada, à l’exception des Territoires du Nord-Ouest, où le coût des installations est élevé. Il en va tout autrement pour les dépenses liées aux programmes de garde d’enfants : ces dépenses varient considérablement d’une province à l’autre, et l’écart entre les dépenses faites en éducation et pour la garde d’enfants est considérable. Les dépenses consacrées à la garde d’enfants varient à la grandeur du pays : elles peuvent être de plus de 7 000 $ par place à moins de 2 000 $ par place.
L’accessibilité varie selon la province ou le territoire : un enfant d’âge préscolaire sur trois fréquente régulièrement un programme d’éducation à la petite enfance dans les Prairies, par rapport à trois sur quatre au Québec.
Un autre indicateur de qualité est l’écart des salaires entre les éducateurs du système scolaire public et ceux qui travaillent avec les enfants d’âge préscolaire. Bien qu’un professeur d’université qualifié puisse s’attendre à gagner davantage qu’un éducateur de la petite enfance diplômé, l’écart reflète la valeur que l’on accorde à chaque profession. Malgré les efforts de plusieurs provinces et territoires pour hausser les salaires des éducateurs de la petite enfance, l’écart demeure constant.
Aucune province et aucun territoire n’exige que tout le personnel d’une garderie ou d’un centre préscolaire autorisé possède un diplôme d’études postsecondaires en éducation à la petite enfance, mais tous exigent un certain nombre d’employés qualifiés. Plusieurs provinces ont adopté des normes minimales de formation, qui varient entre 40 et 120 heures de cours en éducation à la petite enfance. Bien que le ratio enfants/employé soit constant dans tout le pays, le nombre requis d’éducateurs de la petite enfance varie grandement. Travailler dans un domaine où le personnel sous-qualifié prédomine constitue un autre fardeau pour une profession déjà surchargée.
Tableau 4.1
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Les variations de financement régional, d’accessibilité et de qualification de la main-d’oeuvre amènent à penser que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle de soutien à l’équité pour les enfants et les familles. Et c’est d’autant plus évident lorsqu’on constate le manque de données à ce sujet. Dans le passé, et malgré tous ses échecs dans ce dossier, le gouvernement fédéral soutenait au moins la recherche et la collecte de données. La disparition de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes et de son successeur, l’extinction forcée du Conseil canadien sur l’apprentissage et du Conseil sectoriel des ressources humaines des services de garde à l’enfance, et les restrictions imposées à Statistique Canada ne sont que quelques-unes des plus récentes actions du gouvernement fédéral visant à se départir de sa responsabilité envers le public et à étouffer le discours démocratique.
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