Des recherches reconnues confirment que la qualité des programmes d’éducation à la petite enfance repose sur du personnel formé dans le domaine, qui dispose de bonnes ressources et qui est reconnu pour le travail qu’il accomplit. Cette section du rapport porte sur les progrès réalisés dans ce secteur. Existe-t-il un programme d’enseignement fondé sur des données probantes pour appuyer le travail des éducateurs? Est-il harmonisé au système scolaire afin de faciliter la transition des enfants vers l’école? Les éducateurs de tous les établissements d’éducation à la petite enfance ont-ils suivi une formation en développement de la petite enfance? Les salaires et la reconnaissance tiennent-ils compte du travail important que ces éducateurs accomplissent? Six points de référence font partie de cette catégorie.
Les programmes-cadres d’enseignement sont des documents conçus à partir d’une vaste consultation. Ils sont holistiques et axés sur les enfants; ils comportent des objectifs clairs propres aux divers aspects du développement auxquels les éducateurs et les enfants peuvent aspirer. Le rôle primordial des parents y est reconnu et ils sont acceptés comme des partenaires de l’apprentissage de leurs enfants. Un examen des programmes-cadres, présenté dans le tableau 4.5, a déterminé si les provinces avaient mis sur pied un programme-cadre pour les établissements d’EPE. Le point de référence ne nécessite pas l’utilisation du programme d’enseignement dans tous les établissements d’EPE.
Tableau 4.5
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Les enfants passent des programmes préscolaires à ceux de la maternelle à des âges différents ou à des étapes différentes de leur développement. Les programmes-cadres d’enseignement à la maternelle et en EPE devraient être harmonisés pour tenir compte de cette réalité. Un examen des programmes-cadres d’éducation à la petite enfance, présenté dans le tableau 4.5, a déterminé si les politiques d’EPE abordent ce problème.
Les ratios enfants-personnel sont similaires d’une province ou d’un territoire à un autre, mais le nombre de membres qualifiés du personnel requis selon les politiques ou les règlements varie beaucoup. Pour ce point de référence, « qualifié » renvoie à la période de formation postsecondaire que le règlement provincial considère comme nécessaire pour être reconnu comme un membre du personnel qualifié dans un établissement d’éducation à la petite enfance. Il est reconnu que les qualifications en éducation à la petite enfance ne sont pas normalisées d’une province ou d’un territoire à un autre. L’UNICEF recommande qu’au moins 50 % du personnel ait trois années ou plus de formation postsecondaire et que 80 % du personnel travaillant directement avec les enfants ait suivi une formation postsecondaire en développement de l’enfant. Aucune province ou territoire au Canada ne respecte cette norme. Les deux tiers ont été considérés comme un compromis raisonnable (Tableau 4.4).
Tableau 4.4
La maternelle publique est la forme la plus fréquente d’éducation à la petite enfance. Pour plusieurs enfants, elle constituera la seule expérience préscolaire. La qualité des établissements d’éducation à la petite enfance dépend de la capacité des éducateurs qualifiés à comprendre les besoins développementaux des jeunes enfants. Un examen des politiques provinciales a déterminé si une formation en éducation à la petite enfance était nécessaire pour les éducateurs à la maternelle. L’Île-du-Prince-Édouard exige que ses éducateurs à la maternelle obtiennent un diplôme en enseignement spécialisé en éducation à la petite enfance. L’Ontario a été reconnu, car son modèle de dotation imposé par la loi concernant le personnel des maternelles à temps plein nécessite qu’au moins un membre du personnel soit un éducateur de la petite enfance accrédité. Une spécialisation en maternelle est maintenant reconnue dans le cadre de la certification des enseignants des Territoires du Nord-Ouest.
Les niveaux de rémunération peu élevés pour les éducateurs de la petite enfance sont reconnus dans la littérature comme contribuant aux problèmes de recrutement et de rétention, phénomène qui, en retour, a des répercussions sur la qualité des programmes d’éducation à la petite enfance. La différence salariale entre les enseignants au primaire et les éducateurs de la petite enfance est à l’image du défi. Ces problèmes deviennent de plus en plus évidents quand les éducateurs de la petite enfance travaillent aux côtés d’enseignants en milieu scolaire. Ce point de référence porte sur la différence salariale entre les enseignants et les éducateurs de la petite enfance par province/territoire, à titre d’indicateur de la valeur relative allouée à ces professions. Les salaires des enseignants proviennent du document 2013–2014 Canadian teachers salary rankings: Provinces and territories, préparé par la British Columbia Teachers Federation (BCTF). La classe 5 utilisée par la BCTF semble être celle qui représente le meilleur point de comparaison. Les salaires des éducateurs de la petite enfance proviennent de documents gouvernementaux. Lorsque les renseignements n’étaient pas accessibles, des données provenant de l’Enquête sur le travail ont permis d’obtenir les salaires d’éducateurs de la petite enfance qualifiés, employés dans ce secteur d’activité à temps plein, pour 2012-2013. Le point de référence des deux tiers tient compte d’une différence salariale acceptable entre les deux professions, basée sur les exigences de formation de base requises (Tableau 4.1).
Tableau 4.1
L’accréditation, la certification et la classification constituent des processus de reconnaissance officiels d’un éducateur de la petite enfance et permettent au titulaire de travailler pour un programme d’éducation à la petite enfance. Ces processus ne sont que des approximations de la valeur allouée à la profession. Le perfectionnement professionnel continu est essentiel pour maintenir une main-d’oeuvre bien informée sur les pratiques actuelles en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants et est étroitement lié à des établissements d’EPE de grande qualité. Ce point de référence tient compte de la politique provinciale exigeant une certification professionnelle comme condition de pratique et/ou un perfectionnement professionnel continu comme condition de maintien d’une bonne réputation de la profession d’éducateur de la petite enfance (Tableau 4.4).
Suite : (V. Points de référence axés sur la responsabilité)
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