Mais les humains ont la capacité distincte d’innover, de créer des technologies et de trouver des solutions à des problèmes complexes. Aujourd’hui, notre tâche, en fait, notre survie même en tant qu’espèce, consiste à réduire la différence entre les pays riches et les pays pauvres et à s’assurer que les prochaines générations détiennent la capacité de mettre sur pied des sociétés démocratiques, pluralistes et prospères. La science a contribué de manière importante à expliquer comment le développement humain axé sur les expériences en début de vie (de la conception à l’âge de six ans) influe sur les voies neurobiologiques qui agissent sur le cours de la vie. L’histoire de Hrdy démontre clairement que l’équité en matière de développement humain en début de vie nécessite que d’autres personnes soutiennent la mère et ses enfants pendant le développement de la petite enfance.
Investir dans les mères enceintes et leurs jeunes enfants représente un égalisateur puissant et un outil essentiel en matière de stabilité économique et sociale. Les États qui investissent dans les femmes comme membres actifs de la main-d’oeuvre affichent une meilleure performance de la population en éducation, en comportement et en santé que les pays qui ne le font pas. Les pays scandinaves et Cuba investissent dans les femmes enceintes et les jeunes enfants. Ils ont mis sur pied des programmes de grande qualité, accessibles et abordables, rattachés à des centres et qui impliquent les parents. Par exemple, le taux élevé d’alphabétisation des adultes en Norvège prouve que son programme d’éducation de la petite enfance à grande échelle est bénéfique. En comparaison, en raison de ses politiques familiales inégales, le Canada compte trois millions d’adultes analphabètes.
La plasticité du cerveau nous permet d’envisager des interventions ultérieures ayant pour but d’améliorer le développement des enfants qui ont connu un mauvais départ. Toutefois, il est plus avantageux pour l’enfant, et moins coûteux pour la société, de bénéficier d’un début positif que d’avoir recours à des mesures correctives plus tard.
Les conclusions issues des interventions précoces et des études populationnelles concordent avec ce que nous savons sur la neurobiologie développementale et sur l’importance des premières expériences de lecture et de littératie plus tard dans la vie. Les pays offrant des systèmes préscolaires développés ont intégré leurs programmes à l’éducation. Sachant que le développement humain en début de vie influe directement sur le rendement scolaire, cela représente une politique judicieuse. La grossesse ainsi que les deux à trois premières années de vie constituent des périodes importantes du développement humain. Les politiques de congé parental qui reconnaissent les avantages de l’allaitement et de l’attachement parental et qui permettent aux nouveaux parents de réintégrer le travail en douceur sont également essentielles.
Avec les changements socioéconomiques, les sociétés modernes ont-elles perdu l’art de prodiguer des soins pour assurer le développement équitable des jeunes enfants? Notre compréhension de la neurobiologie développementale en début de vie démontre comment l’architecture et le fonctionnement du cerveau en début de vie influent sur la santé, l’apprentissage et le comportement jusqu’à la mort. L’avenir du Canada dépend de notre habileté à intégrer ce que nous savons aux politiques et aux pratiques visant à appuyer les familles et à avantager les enfants d’aujourd’hui. Maintenant, plus que jamais, le savoir doit être exploité afin de servir non seulement chaque individu de notre société, mais toutes les sociétés de la planète.
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