L’OCDE a recommandé au Canada de « continuer à déployer des efforts pour accroître l’accès, tout en encourageant une meilleure équité ».3 L’accès uniforme a davantage trait aux programmes autorisés comme la maternelle. Toutefois, celle-ci ne répond pas aux besoins des parents en matière de service de garde. L’équité ne représente qu’un avantage supplémentaire à organiser l’EPE de manière à combler les besoins éducatifs des enfants tout en permettant aux parents de travailler. La participation à l’EPE comporte des obstacles de plusieurs natures (économiques, géographiques, culturels) et d’autres liés aux heures d’ouverture et aux besoins spéciaux. Toutes les provinces se sont néanmoins efforcées pour cibler des ressources afin d’inclure dans leurs programmes les enfants ayant des besoins spéciaux.
La maternelle est le seul programme d’éducation préscolaire offert à travers tout le Canada. La maternelle à temps plein pour les enfants de 5 ans est devenue la norme au Canada : 9 provinces/territoires sur 13 l’offrent. De plus, elle tient compte de la durée recommandée par les recherches pour avoir un réel impact sur les résultats scolaires et sociaux des enfants (Reynolds, 2011).
Ce point de référence met l’accent sur les enfants de 2 à 4 ans, qui forment le groupe pour lequel la demande d’éducation à la petite enfance est la moins comblée. Les enfants de 5 ans en ont été exclus, car la majorité fréquente déjà la maternelle. Les nourrissons sont moins susceptibles de participer à des programmes d’éducation à la petite enfance en raison du congé parental. C’est un défi de déterminer le nombre exact d’enfants inscrits aux programmes d’EPE. Les écoles fournissent le nombre d’inscriptions; les services de garde tiennent le compte du nombre de places (qui peuvent être libres ou utilisées par plus d’un enfant), et les autres programmes font état de leur capacité d’accueil. Le nombre d’enfants de 2 à 4 ans participant à des programmes d’EPE a été calculé à partir de documents gouvernementaux sur les programmes préscolaires offerts par les écoles, incluant les programmes parents/enfants en Colombie-Britannique et en Ontario, les services de garde, les établissements préscolaires et les places disponibles dans le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones. On a pris soin de ne pas compter en double les enfants qui pourraient fréquenter à la fois la prématernelle et le service de garde. Le point de référence de l’UNICEF correspond à 0 % des enfants âgés de 4 ans qui participent régulièrement à un programme d’éducation à la petite enfance et à 25 % des enfants de moins de 3 ans. Le seuil de 50 % des enfants de 2 à 4 ans est donc un point de référence temporaire raisonnable et réalisable au Canada (Figure M3).
Figure M3: Pourcentage des enfants de 2 à 4 ans fréquentant régulièrement un programme d’epe par province ou territoire
Le seuil de ce point de référence repose sur l’existence d’une politique provinciale/territoriale qui a pour condition de financement que les programmes traitent de façon égale l’inscription des enfants ayant des besoins spéciaux. La présence du financement seul, sans orientation politique, n’offre pas de recours aux parents si leur enfant est exclu.
Suite : (IV. Points de référence axés sur la qualité des milieux d’apprentissage)
3. OCDE, 2004. p. 8.
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