Le Rapport sur l’éducation à la petite enfance (Rapport EPE) 2017 est la troisième évaluation des cadres provinciaux et territoriaux consacrés à l’éducation préscolaire au Canada. Les structures de gouvernance, les niveaux de financement, l’accessibilité, la qualité des milieux d’apprentissage et la rigueur des mécanismes relatifs à la responsabilité ont été évalués en 19 points de référence organisés en 5 catégories de même importance. Les résultats se basent sur des profils provinciaux et territoriaux détaillés élaborés par les chercheurs et analysés par des agents des gouvernements provinciaux et territoriaux.
Les chercheurs et les agents des gouvernements ont déterminé ensemble les points de référence. De plus, nous sommes ravis d’accueillir deux nouveaux participants dans cette édition, soit le Nunavut et le Yukon. Le site ECEReport.ca présente les profils de chaque province et territoire, incluant le gouvernement fédéral, ainsi que la méthodologie derrière le rapport, les références, les tableaux et les graphiques, et les données des rapports antérieurs.
Une tendance se profile en éducation aux jeunes enfants. À l’échelle du Canada, on reconnaît que l’éducation dès le plus jeune âge est bénéfique pour les enfants, les familles, voire pour tous. C’est pourquoi les provinces et les territoires ont accordé plus d’attention aux programmes dédiés aux enfants d’âge préscolaire et que le gouvernement fédéral est prêt à investir des milliards de dollars dans la prochaine décennie.
Les avantages des programmes d’éducation préscolaire de qualité qui sont conçus adéquatement sont bien documentés. Pour les enfants, ils incluent de meilleurs résultats scolaires et une amélioration des aptitudes socioémotionnelles, menant, à l’âge adulte, à l’obtention de revenus supérieurs et à une santé et un comportement social de meilleure qualité.
Les avantages sur le plan social découlent du rôle de l’éducation préscolaire en tant que créatrice d’emplois par le fait qu’elle soutient l’activité professionnelle des parents et leur acquisition de nouvelles compétences. Ces avantages réduisent à leur tour la part des programmes de prestations fondés sur un examen du revenu et les inégalités sous-jacentes à la pauvreté. L’éducation préscolaire constitue également une plateforme efficace d’identification et d’intervention rapides. En corrigeant hâtivement certains points, elle réduit les coûts associés aux classes spécialisées. Dans un pays qui dépend fortement de l’immigration, l’éducation préscolaire sert de programme d’établissement.
Les études économiques estiment que le rapport coûts/bénéfices relevant des dépenses accordées en éducation préscolaire est de 2 à 7 $ pour chaque dollar investi, selon la population étudiée.
Mais avant tout, les programmes d’éducation préscolaire offrent aux jeunes enfants un lieu où ils peuvent être tout simplement des enfants.Il existe plus d’une douzaine de termes pour décrire les programmes conçus pour les enfants avant leur scolarisation officielle. Dans ce rapport, « EPE » signifie « éducation à la petite enfance », « éducation préscolaire » ou « éducation dédiée aux jeunes enfants ». L’EPE fait référence aux programmes consacrés aux jeunes enfants basés sur un curriculum, octroyés par un personnel qualifié et conçus pour soutenir le développement et l’apprentissage des enfants. Ceux-ci y participent sur une base régulière, seuls ou en présence de leurs parents ou fournisseurs de soins. Ces programmes comprennent les services de garde, mais aussi la maternelle et la prématernelle en milieu scolaire, ainsi que les Programmes d’aide préscolaire aux Autochtones et ceuxde soutien aux parents et aux enfants. Le Rapport EPE considère l’éducation préscolaire comme un droit pour chaque enfant, peu importe son lieu de résidence, ses habiletés, sa langue maternelle, ses origines et le métier de ses parents.Le Rapport EPE a été élaboré sur la base des politiques ayant émergé de l’étude des programmes d’éducation et de garde des jeunes enfants1 conduite dans vingt pays par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L’OCDE a fait des recommandations à ces pays afin qu’ils améliorent leurs services dédiés aux jeunes enfants :
Finalement, l’OCDE a constaté l’absence de moyen de contrôle commun entre les 13 provinces et territoires du Canada pour garantir aux Canadiens la valeur de leurs investissements. Le Rapport EPE a été élaboré pour combler cette lacune. Créé en 2011 dans le cadre de l’étude Le point sur la petite enfance 3 ,2 il est publié tous les trois ans. Il permet de suivre et de diffuser l’état de l’éducation préscolaire dans les différents territoires et provinces du Canada.Le Rapport est organisé selon les cinq catégories mentionnées par l’OCDE : la gouvernance, le financement, l’accessibilité, le milieu d’apprentissage et la responsabilité. Les 19 points de référence, d’importance égale dans chacune des 5 catégories, forment un ensemble commun de critères nécessaires à la délivrance de programmes de haute qualité. Les seuils de chaque point de référence reflètent la réalité au Canada. Chaque point a été atteint dans au moins une province ou un territoire du Canada, ce qui fait que ce ne sont pas des objectifs ambitieux, mais bien des normes minimales à respecter. Les sources de données et les justificatifs des points de référence sont résumés dans la méthodologie et complétés par les profils de chaque province et territoire et par une synthèse des politiques fédérales influençant l’éducation préscolaire.
Rapport sur l’éducation à la petite enfance – points de référence de qualité
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La publication du Rapport EPE 2017 tombe à point, car le gouvernement fédéral, après une décennie d’absence, a décidé de se pencher sur l’éducation et l’accueil des jeunes enfants en annonçant de nouveaux investissements, selon un cadre intergouvernemental d’une durée de 10 ans.3 Les fonds fédéraux sont rendus accessibles aux provinces et territoires selon des accords bilatéraux valides trois ans. La prochaine édition du Rapport est prévue pour 2020, ce qui coïncide avec le renouvellement de ces accords bilatéraux. La démonstration de l’efficacité de leur première phase sera essentielle à la conception des suivants.
Suite : (Surveiller la gouvernance)
1 Organisation de coopération et de développement économiques (2006). Petite enfance, grands défis II : Éducation et structures d’accueil. Paris : OCDE.2 McCain, M. N., Mustard, J. F. et McCuaig, K. (2011). Le point sur la petite enfance 3 : Prendre des décisions, agir. Toronto, ON.3 Accord fédéral-provincial-territorial sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, juillet 2017.
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