Ray Peters, de l’Université Queen’s, dirige Partir d’un bon pas pour un avenir meilleur (PBPAM), l’étude canadienne la plus importante sur l’influence des programmes sur les enfants.PBPAM représente un cas marginal en matière d’étude portant sur les résultats qui peuvent être attribués à la fréquentation d’un établissement préscolaire chez les enfants, et peut-être qu’elle ne devrait pas faire partie de cette liste. Elle constitue plutôt une étude de la cohésion sociale communautaire, une analyse de ce qui survient lorsque les fournisseurs de services locaux unissent leurs efforts à ceux des familles dans l’intérêt des enfants. Elle révèle également quelque chose à propos de « l’effet-dose » — ce qui est suffisant pour changer les trajectoires développementales des enfants.
PBPAM a étudié huit communautés, dont cinq axées sur les enfants de la naissance à l’âge de quatre ans (sites des plus jeunes enfants) et trois sur les enfants de l’âge de la maternelle à l’âge de huit ans (sites des enfants plus âgés). Les sites ont reçu une subvention annuelle d’environ 580 000 $ pendant cinq ans (de 1993 à 1997) afin d’enrichir les programmes offerts aux enfants, aux parents et à la communauté. Chaque site sélectionnait ses propres interventions, lesquelles variaient pendant l’étude. Les programmes comprenaient notamment des activités scolaires enrichies, du soutien aux devoirs, des loisirs parascolaires, des cours sur l’art d’être parent, des visites à domicile, des excursions scolaires, des ludothèques, des camps de vacances pour la famille, des références en matière de service de garde ainsi que des cuisines et des jardins communautaires.
Un échantillon d’enfants provenant de chaque site a été sélectionné pour étudier l’impact des interventions au niveau de la communauté. Par conséquent, les enfants de cet échantillon pourraient avoir participé ou non au programme d’intervention. Cependant, un grand nombre d’enfants plus âgés ont participé aux programmes offerts avant, pendant et après l’école.
La recherche a démontré des effets positifs à long terme chez les enfants qui vivaient dans une communauté avec un programme enrichi pour les quatre à huit ans, mais pas chez ceux qui vivaient dans une communauté avec un site pour les plus jeunes. En fait, les résultats positifs se sont confirmés encore davantage au fil du temps dans les sites avec les enfants plus âgés, comme l’ont indiqué les mesures prises auprès des enfants de 3e, 6e, 9e et 12e année. Les enfants des communautés de PBPAM avaient moins recours aux services de santé, à l’éducation spécialisée, aux services sociaux, à la protection de l’enfance et au système judiciaire criminel que les enfants des quartiers témoins. Un moins grand recours à l’éducation spécialisée a permis à lui seul d’économiser plus de 5 000 $ par enfant avant que celui-ci atteigne la 12e année. Dans l’ensemble, les bailleurs de fonds gouvernementaux ont réalisé des coûts-bénéfices de plus de 2 $ pour chaque dollar investi dans le projet.5 Les bénéfices sont considérables, car ils sont amortis pendant l’enfance et représentent des gains accrus pour la communauté, et ont donc des applications directes sur les politiques qui sont ajustées à la hausse.
Pourquoi les jeunes enfants n’ont-ils pas retiré de bénéfices durables, alors que ce fut le cas pour les plus âgés? Le faible investissement dans le projet par enfant n’était pas assez intense pour les jeunes enfants, ce qui peut expliquer ce phénomène.6 Les dépenses de programme pour les sites des enfants plus âgés s’ajoutaient aux investissements déjà effectués pour chaque enfant par le biais du système scolaire. Les écoles offraient une plateforme universelle afin que tous les enfants puissent bénéficier des programmes enrichis, alors qu’aucun service équivalent n’est offert aux enfants d’âge préscolaire.
Tableau 4.4
Prochain: 4. Les services de garde en tant que développement économique régional
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