Les éducateurs et les tâches qu’ils accomplissent dans le cadre des programmes de développement de la petite enfance sont les ingrédients essentiels qui déterminent l’efficacité des programmes et les avantages qu’ils procureront aux enfants et à leur famille. Les éducateurs qui détiennent un diplôme en déve-loppement de la petite enfance ou qui ont acquis une base de connaissances en développement de la petite enfance et en pédagogie en plus des qualifications en enseignement primaire utilisent le programme d’enseignement pour concevoir des environnements d’apprentissage efficaces.
Ordre des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance, Ontario
L’Ordre des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance (OEPE), établi par l’Assemblée législative de l’Ontario en 2007, est un organisme professionnel d’autoréglementation pour les éducateurs à la petite enfance. L’OEPE réglemente la pratique en développement de la petite enfance, établit et maintient les qualifications des candidats et délivre des certificats et des permis. Il est également responsable d’appliquer les normes professionnelles et éthiques, d’étudier les plaintes contre les membres et de trouver des solutions aux problèmes de discipline. Les éducateurs à la petite enfance doivent être membres de l’Ordre pour utiliser le titre et pour pratiquer dans la province. Un diplôme en développement de la petite enfance est nécessaire pour être accrédité.
En mars 2011, l’OEPE a lancé un code d’éthique et de normes de la pratique pour les éducateurs de la petite enfance accrédités.
Source : Ordre des éducateurs et des éducatrices de la petite enfance (2011).
L’étude Oui, ça me touche! portant sur les programmes de garderie d’enfants au Canada48 a conclu que « bien que les environnements sécuritaires où travaillent des adultes motivants représentent la norme pour les services de garde au Canada, moins d’un enfant d’âge préscolaire sur trois et un jeune enfant sur quatre participe à des programmes qui stimulent les aptitudes sociales, linguistiques et de raisonnement ».49 Selon l’étude, les environnements étaient plus susceptibles d’être stimulants lorsque le salaire du personnel et son niveau d’instruction étaient plus élevés. Un salaire et des avantages raisonnables, des responsabilités et des obligations inhérentes au poste claires et des protections en matière de santé et de sécurité engendraient un meilleur climat de travail pour les éducateurs, ce qui créait en retour une installation de qualité pour les jeunes enfants et leur famille.
La main-d’oeuvre du secteur de la petite enfance est régie par les mêmes politiques qui influent sur l’accès et le financement et qui entraînent les mêmes résultats irréguliers. Les éducateurs peuvent travailler pour divers employeurs, incluant les organismes et les entreprises à but non lucratif et les organismes publics, notamment les gouvernements locaux et provinciaux, les institutions postsecondaires et les commissions et conseils scolaires. Environ 75 % des éducateurs et des assistants à la petite enfance détiennent un certificat ou un diplôme d’études postsecondaires, par rapport à 57 % des travailleurs, peu importe la profession.50 Malgré leur niveau d’instruction, les employés des services de garde, particulièrement ceux des services de garde communautaires ou privés, gagnent souvent moins que le salaire moyen provincial.
Les postes à temps plein nécessitant des qualifications postsecondaires permettraient de gagner 35 000 $ par année, souvent sans avantages sociaux, mais les conditions peuvent varier grandement.51 En revanche, les enseignants à la maternelle sont des employés du secteur public dont les environnements de travail sont établis par une convention collective, et leur salaire annuel peut atteindre 70 000 $, plus les avantages. La grande différence de salaire parmi les éducateurs devient un problème important quand les postes du secteur de la petite enfance commencent à être intégrés dans les écoles.52 Les programmes de garderie privés ne peuvent pas faire concurrence aux salaires et aux conditions de travail que les conseils scolaires offrent et ils éprouvent de plus en plus de mal à recruter et à retenir des éducateurs compétents.
Tableau 5.11
Tableau 5.12
D’autres facteurs liés à la rémunération touchent la main-d’oeuvre. L’infrastructure désuète des services de garde offre peu de ressources aux éducateurs pour combler les besoins de plus en plus complexes des enfants et des familles. Le manque de possibilités de perfectionnement professionnel et d’avancement potentiel, le leadership inapproprié dans le secteur et le manque général de respect sociétal envers l’importance du travail accompli par les éducateurs à la petite enfance minent l’estime de soi et le sentiment de valeur professionnelle. Les éducateurs compétents quittent les services de garde pour être remplacés par du personnel moins qualifié, ce qui crée des environnements de moins grande qualité et moins favorables à attirer et à retenir les éducateurs professionnels.
Les politiques provinciales ont visé à encourager les diplômés à travailler et à demeurer dans le domaine. Par exemple, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Colombie-Britannique, les diplômés reçoivent une bourse s’ils travaillent dans le secteur pendant au moins deux ans. Les subventions salariales ont pour but de stabiliser la main-d’oeuvre. L’Île-du-Prince-Édouard s’attend à ce que les éducateurs à la petite enfance qui travaillent auprès des élèves de la maternelle obtiennent un baccalauréat en éducation spécialisée en développement de la petite enfance d’ici 2016. C’est la seule province qui exige des compétences plus élevées depuis que le Québec a révisé ses attentes éducationnelles pour le secteur en 1999.
Chaque province et chaque territoire a des lois, des règlements et des normes qui régissent le fonctionnement des programmes réglementés de garderies d’enfants. Ils déterminent les exigences de dotation, notamment :
Les provinces et les territoires n’exigent pas de diplôme d’études postsecondaires en développement de la petite enfance à tout son personnel des services de garde autorisés ou à leurs écoles préscolaires, mais le personnel doit être compétent. Certaines provinces et certains territoires exigent que le personnel ait suivi une formation « de base », qui varie de 40 à 120 heures de travail de cours en développement de la petite enfance. Bien que les rapports enfant-personnel soient les mêmes à l’échelle nationale, le nombre d’éducateurs de la petite enfance requis varie beaucoup. Travailler dans un domaine où le personnel non formé prédomine devient un autre fardeau pour une profession déjà accablée.
Tableau 5.13
En plus du niveau d’instruction requis, huit provinces et territoires exigent que tous les membres du personnel ou une partie d’entre eux détiennent un permis ou qu’ils soient accrédités. L’inscription (en Ontario), l’accréditation (Alberta, Saskatchewan, Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador et Yukon) et la classification (Manitoba et Nouvelle-Écosse) constituent des processus qui reconnaissent officiellement un éducateur à la petite enfance et permettent aux personnes inscrites de travailler pour un programme de développement de la petite enfance.
L’organisme de réglementation peut établir les exigences d’entrée et les normes de la pratique, éva-luer les qualifications et les attestations d’études des candidats, certifier, inscrire ou accréditer les candidats compétents et octroyer des mesures disciplinaires aux membres de la profession. Par exemple, en Colombie- Britannique, un éducateur à la petite enfance doit détenir un permis du gouvernement pour être reconnu à titre de membre compétent d’un service de garde réglementé ou d’une école préscolaire.
Prochain: 4. Programme d’enseignement
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