Le financement provenant du fédéral a eu un gros impact sur l’offre en apprentissage et garde des jeunes enfants. Les parents de partout au pays payent moins cher pour la garde; dans huit provinces/territoires, les frais sont de seulement 10 $ par jour. Néanmoins, trouver une place en garderie est difficile, puisque la demande est plus grande que l’offre. Et même si l’offre augmente, la difficulté de recruter de la main-d’œuvre et de la garder demeure un défi réel pour offrir un meilleur accès aux services.
On remarque de réels efforts visant le maintien de la main-d’œuvre. Six provinces/territoires ont instauré des grilles salariales (Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec, Nunavut) et celle des Territoires du Nord-Ouest est en préparation. Les autres offrent des suppléments salariaux. L’Île-du-Prince-Édouard, le Québec et le Manitoba ont des régimes de retraite publics, et la Nouvelle-Écosse leur emboîtera le pas prochainement. L’Île-du-Prince-Édouard et le Québec ont aussi des régimes de prestations publics; celui de la Nouvelle-Écosse est en préparation. Ce sont des exemples de systèmes d’indemnisation qui fonctionnent pour recruter et garder la main-d’œuvre
À ce point du Plan d’apprentissage et de garde des jeunes enfants pancanadien, les fonds prévus pour les provinces et territoires totalisaient 15 milliards de dollars, mais seuls 4,5 milliards étaient budgétés. Il est plutôt raisonnable de se demander : pourquoi le financement disponible n’a-t-il pas été utilisé? Les formules de financement basées sur le remplacement des frais parentaux et les augmentations de salaire peuvent pénaliser les responsables. Ceux qui ont imposé les frais les plus élevés au début des Accords reçoivent davantage que ceux qui se sont efforcés de maintenir les frais plus bas. Les responsables les plus avares augmentent les salaires de leur personnel en utilisant des fonds publics, tandis que ceux qui ont toujours accordé la priorité à des salaires équitables peuvent ne rien recevoir. Il est difficile de ne pas se demander si le sous-financement est conçu dans l’optique de maintenir le statu quo.
Les gouvernements n’offrent pas toujours des fonds suffisants qui sont à la hauteur des coûts réels des nouvelles constructions ou des rénovations. Et ceci avantage les responsables d’installations à but lucratif, qui peuvent alors verser leur mise de fonds publique à une banque et obtenir le financement nécessaire pour poursuivre leur expansion. Les organismes sans but lucratif n’ont pas cette option. Le secteur à but non lucratif n’étant pas en mesure de répondre au mécontentement des parents face à un accès insuffisant, les garderies à grande échelle ont le champ libre. Les chaînes internationales rachètent les petits services à but lucratif, et les capitaux d’investissement s’intéressent de plus en plus à ces acquisitions.
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