Comment pouvons-nous savoir ce que les parents désirent? La question est légitime. De nombreux groupes de discussion du pays ont indiqué qu’en ce qui a trait aux services de garde, les parents obtiennent ce qu’ils peuvent et non ce qu’ils veulent. « Les parents effectuent des calculs sociaux et financiers pour déterminer si l’un d’entre eux peut demeurer à la maison au lieu de travailler “pour payer le service de garde”, s’ils doivent travailler selon des quarts de travail opposés afin qu’un parent soit toujours à la maison et pour éviter les coûts des services de garde ou s’ils optent pour l’une des diverses possibilités qui s’offrent à eux, de la grand-mère qui s’occupe des enfants à l’inscription de leur enfant sur la liste d’attente des services de garde dès la conception. »1
Peu importe comment ils se torturent l’esprit sur la question, la plupart des parents choisissent le service de garde. Une étude effectuée en 2008 par le Conseil canadien sur l’apprentissage a révélé que deux tiers des parents de jeunes enfants utilisent des services de garde sur une base régulière.2 La hausse de la fréquentation des services de garde ne constitue pas uniquement un phénomène urbain; elle est encore plus observée dans les zones rurales. Selon Statistique Canada, 36,3 % des enfants provenant des zones rurales fréquentaient le service de garde en 1994–1995. En 2002–2003, ce taux est passé à 52,4 %.3 Bien que les services de garde soient de plus en plus fréquentés, le nombre de places offertes a également augmenté. Il a doublé au Canada, pour atteindre presque un million en 2011, le Québec comptant pour presque la moitié du total.
Tableau 1.1
Tableaux 1.2 et 1.3
Toutefois, les programmes d’éducation de la petite enfance sont également coûteux. À l’exception du Québec, où les coûts de 7 $ par jour pour les parents sont dérisoires, les services de garde coûtent de plus en plus cher partout ailleurs. En juillet 2011, l’indice des prix à la consommation avait augmenté de 3,1 % par rapport à 2010. Le coût moyen pour le service de garde a connu une hausse de 4,3 % à l’échelle nationale, tandis que les autres services aux consommateurs ont diminué de 0,4 %.7 La fréquentation des services de garde dépend de la disponibilité et des coûts. Les parents québécois sont plus susceptibles que n’importe quel autre parent d’envoyer leurs enfants dans un service de garde. Les parents canadiens dont les revenus sont supérieurs sont également plus susceptibles d’y inscrire leurs enfants.8
Ces statistiques ne tiennent pas compte de la majorité des enfants de cinq ans (99,2 %) et des nombreux enfants de quatre ans (48 %)9 qui fréquentent régulièrement la maternelle ou de leurs frères et soeurs plus jeunes inscrits à des programmes préscolaires. De plus, les statistiques ne tiennent pas compte du nombre d’enfants dont les parents peuvent contribuer à leur développement en leur offrant des camps de sport ou des cours de musique, de danse et d’art. Les autres font de leur mieux, révèle le rapport des groupes de discussion, « faisant preuve d’une débrouillardise sans borne, rassemblant souvent des services et des installations avec peu de moyens afin de payer pour eux. C’est comme s’ils posaient des gestes héroïques au quotidien ».10
Prochain: 3. Un débat public qui tourne en rond
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